Biographie de Jean Veillet


préparée par Françoise Veillet St-Louis


Hommage à André Veillet,
correspondant français


Jean Veillet habitait rue du Vieux Marché à Niort


Mon correspondant français André Veillet, originaire du Mazeau, à quelques km. de Niort, Poitou, m'apprend dans une lettre que l'ancêtre Jean Veillet, le canadien, était d'origine huguenote. Quel choc, un protestant comme ancêtre. Mais, il avait abjuré le 24 avril 1685, juste avant la révocation de l'Édit de Nantes. La plupart des membres de sa famille avait abjuré en 1681. Notre ancêtre, Jean Veillet, arrive en Nouvelle-France vers 1687.


J'ai connu André Veillet par hasard. Il avait fait parvenir une lettre aux Archives Nationales de Trois-Rivières (mi-juin 1985) demandant de remettre cette missive à quelqu'un qui s'intéressait au patronyme Veillet ou Veillette. A cette époque, je fréquentais assidûment les archives, on m'a remis cette fameuse lettre qui devient le point de départ d'heureux échanges sur Jean Veillet, le canadien et les siens. En 1974, André se rend à Nanaïmo, Colombie-Britannique, pour un travail de recherche à la station de biologie du Pacifique. Profitant d'une escale à Montréal, il prend connaissance du nombre de Veillet et Veillette dans le bottin téléphonique plus nombreux qu'en France. À son retour du Canada, il consulte le dictionnaire généalogique de Mgr. Cyprien Tanguay, il découvre un Veillet ancêtre au Canada.


André s'intéressait à l'histoire de ses aïeux depuis 1935, époque qu'il était étudiant. Il savait qu'il remontait d'un Pierre Veillet (1727) de la région de Benet près de Mazeau et de Niort. Donc, il a décidé d'étendre sa recherche sur tous les Veillet avant cette période 1727. En 1985, le voilà à la retraite, il se rend à Larochelle avec sa soeur Marie et trouve par hasard, des actes d'abjuration. Tout en consultant les dits documents, il découvre un Jean Veillet, fournier et sa femme Marguerite Arnaud et leurs deux filles Marie et Elisabeth etc... habitant rue du Vieux Marché à Niort. Le but d'André était de trouver s'il y avait un lien de parenté avec les descendants canadiens.


Dans ma première lettre, je le salue en lui disant "Cher cousin". En lisant ces derniers mots, il me répond, chère petite cousine (hypothétique!) et l'aventure commença. Nous avons échangé de la correspondance de 1985 à 1993. André est décédé en mars 1993. Je recevais souvent des téléphones outre-mer quand il découvrait un fait nouveau. Son dernier appel téléphonique date de février 1993. Son premier bonjour a été bonjour "Cousine", il venait de trouver la preuve que son ancêtre était bel et bien le frère du père de Jean Veillet. Il venait de se joindre à la grande descendance des Veillet canadiens.


Nous avons eu le plaisir de recevoir un groupe de français de patronyme Veillet lors du grand rassemblement de 1988 à Ste-Geneviève de Batiscan. Grâce au travail de reherches d'André Veillet accompagné de son épouse Louise Poncet, nous a permis d'ajouter deux lignées en terre française.


Jean Veillet, le canadien


Jean Veillet, fils de Jean Veillet et de Marguerite Arnault, est venu au Canada comme soldat dans les troupes de la marine que l'on appelait "Compagnies Franches de la Marine" ou tout simplement les "troupes de la colonie", sous le commandement de Monsieur Philippe de Rigaud, Marquis de Vaudreuil. Jean Veillet arriva vers 1687. Il est peut-être arrivé avec le plus fort contingent de 800 hommes.


Déjà trois cents ans que Jean Veillet a traversé l'océan Atlantique avec sa compagnie pour venir défendre la nouvelle colonie. Jean Veillet s'était engagé comme soldat, un contrat de trois ans. Il en a renouvelé deux autres. En 1697, le traité de Ryswick mettait fin aux hostilités entre anglais et français. Jean avait le choix de retourner en France ou de rester dans la colonie. Il a finalement choisi de rester et devenir un citoyen dans la seigneurie de Batiscan.


On a retrouvé la présence de Jean Veillet au baptême d'une enfant dans la famille des parents de Catherine Lariou, sa future épouse. A l'époque, les soldats passaient l'hiver dans une famille de l'endroit où ils étaient cantonnés et Jean se trouvait, probablement, chez les Lariou à Batiscan. Il épousera Catherine Lariou, à Batiscan, le 19 novembre 1698.


Jean reçoit une terre dans la seigneurie de St-Charles des Roches, Grondines aujourd'hui. Mais, il avait l'ambition d'augmenter ses biens. Il passa un premier acte notarié d'une concession de terre le 10 avril 1711. Mais, onze ans plus tôt (1700), lors de la vente de sa première concession de St-Charles des Roches, il était mentionné dans le contrat Veillet-Lescuyer que Jean Veillet possèdait une terre à Batiscan. On distingue très bien l'emplacement de cette terre sur la carte dressée en 1709 par Gédéon Catalogne, arpenteur et cartographe, dans le district des Trois-Rivières. Après son mariage, Jean et Catherine Lariou ont fait baptiser tous leurs enfants à Batiscan. Le premier baptême célébré à Ste-Geneviève de Batiscan a été le fils de Jean Veillet fils et de Catherine Lefebvre.


Signature de Jean Veillet.


Nous retrouvons cette signature dans tous les actes signés de la main de Jean Veillet.